Programme d'Histoire et de Geographie en Classe de terminale
  L'Allemagne : Etude Economique
 

L’ALLEMAGNE : ETUDE ECONOMIQUE

 

INTRODUTION : Première puissance économique européenne et quatrième au rang mondial, la République Fédérale d’Allemagne (avec un PIB réel de 3628,6 milliards de dollars en 2011) a une économie puissante aux caractéristiques originales. Cette puissance est le résultat d’un modèle économique reposant sur un Etat aux actions déterminantes (une économie sociale de marché, un consensus entre les différents acteurs économiques), un syndicalisme puissant et responsable et des entreprises puissantes, d’une part mais également d’une grande puissance démographique et des ressources naturelles assez abondantes.

L’économie allemande a des secteurs globalement dynamiques mais est de plus en plus confrontée à des difficultés de nature variée.

 

I)- UNE ECONOMIE GLOBALEMENT PUISSANTE 

A°) Une agriculture marginale mais dynamique.

        Les conditions naturelles (sols, climats) ne sont pas très favorables. En même temps, la faible part de l’agriculture dans le PIB avec seulement 0,90% et 2,20% dans la population active en 2009 expriment la marginalisation de ce secteur. Cependant, les mesures de rationalisation (le machinisme et les méthodes culturales novatrices) et le remembrement ont favorisé les exploitations moyennes (15 à 25 ha) dont l’élevage assure ¾ des revenus et occupe, avec plus ou moins d’intérêt, tout le territoire. Dès lors, l’Allemagne est-elle devenue plus exportatrice de fromage que de bière.

     Et de manière générale, l’agriculture allemande est de plus en plus dynamique et occupe ainsi des rangs mondiaux parfois honorables : sucre (2e), orge (4e), porcins (5e), pomme de terre (6e), blé (7e) et vin (9e ) D’ailleurs, les recettes tirées de l’agriculture ne cessent de s’accroitre depuis l’an 2000. Ce dynamisme est le résultat des dépenses importantes consacrées à l’amélioration des produits agricoles et aux produits biologiques, des importantes aides du gouvernement et de l’Europe Communautaire (à travers la PAC), de l’action déterminante des bureaux de conseil, de l’homogénéité des structures de conseil mais aussi de l’existence d’un syndicalisme quasi-unique et de la mentalité des agriculteurs.

     Enfin, les circuits commerciaux internes et l’exportation sont assurés par de puissantes entreprises comme par exemples EDEKA et la SOCIETE CENTRALE DE MARKETING DE L’INDUSTRIE AGRICOLE.

B°) Une industrie reine.

     L’industrie allemande détient le record des emplois dans le secteur secondaire en Europe occidentale avec 29,70% des actifs en 2009. Sa participation au RIB allemand est également importante (30,20%) en raison de la diversité des produits et des clients mais aussi et surtout de l’image de la fiabilité des produits « MADE IN GERMANY », un véritable atout de l’économie allemande. Plusieurs branches industrielles sont, par conséquent, très dynamiques, en dépit des déboires récents nés de la crise économique mondiale qui a éclaté en 2008 (baisse de la demande interne et extérieure suivie de la montée du chômage partiel). Il s’agit, entre autres, de l’automobile (4e rang mondial), de la pétrochimie et de la sidérurgie (6e rang mondial), de l’électronique et de l’aéronautique (9e), de la construction électrique (8 e), des machines-outils (avec FORTUNA, MAN et BOSCH), des industries de biens intermédiaires comme THYSSEN, de nombreuses centrales nucléaires (KWU) et des sociétés livrant des usines clés en main à l’image de KRUPP.

        Par ailleurs, cette industrie est caractérisée par une concentration structurelle, subtile, souple et complexe. Ainsi, aux prises de participations majoritaires, s’ajoutent les accords de sous-traitance en particulier dans l’aéronautique et l’automobile. Ces concentrations sont nombreuses, célèbres et puissantes : THYSSENKRUPP, SIEMENS, AEG, BASF, BAYER, etc. Toutefois, depuis 2002, les grandes entreprises confrontées aux nouvelles réalités du marché mondial, ont commencé à céder une partie de leur patrimoine.

C°) Une tertiarisation poussée d’une économie ouverte sur l’étranger.

       Avec 68,10% des actifs dans les services et une participation au PIB évaluée à 69% en 2009, le secteur tertiaire est devenu la clé de voûte de l’économie de la première puissance européenne. C’est un tertiaire diversifié marqué par la montée en puissance des métiers de luxe liés à l’informatique et à l’électronique.

     Le tourisme est, en même temps, un secteur très porteur, avec des recettes annuelles de 44,438 milliards de dollars en 2009.

     Mais, l’économie allemande est surtout caractérisée par son ouverture sur le monde. Ses principaux partenaires sont les pays de l’UE, les Etats-Unis et l’ENA, les PECO, les pays de l’OPEP, les pays émergents d’Asie pacifique et les PED d’Afrique et d’Amérique latine. D’ailleurs, l’Allemagne, longtemps 1e exportateur mondial de marchandises, occupe depuis 2009 le 2e rang derrière la Chine avec 1164,042 milliards de $. Les entreprises exportatrices allemandes, bénéficient à cet effet, d’une aide multiforme de l’Etat par des mesures de financement et un système d’assurance performant. L’attention portée à la meilleure qualité possible des marchandises, le rôle de recherche de clients et de vente des maisons de commerce installées dans les grands ports ajoutés à l’action des écoles techniques chargées de former des auxiliaires commerciaux sont autant d’atouts favorables à l’efficacité et au dynamisme du commerce extérieur allemand.

      Par ailleurs, le système bancaire allemand est caractérisé par l’unification des banques de dépôt et des banques d’affaires dont l’Etat n’interrompt la liberté totale que lorsque les grands équilibres macroéconomiques sont menacés.

    Enfin, l’existence de réseaux de communication et de transport parmi les plus modernes au monde facilite la vie des relations et des activités diverses génératrices d’emploi et de richesses immenses. 

               En somme, l’économie allemande est une économie post industrielle caractérisée certes par une agriculture très dynamique, une industrie puissante au label de renommée planétaire mais aussi et surtout par des activités de services occupant l’essentiel des actifs et créant plus des 2/3 du PIB. Néanmoins, la première économie de la zone EURO a de nombreux défis à relever.

 

II)- LES DEFIS DE L’ECONOMIE ALLEMANDE.

A°) Une démographie inquiétante.

         L’Allemagne compte, en 2011, une population de 81,8 millions d’habitants ayant un niveau de vie élevé avec un RNB / HT de 41.309 $ soit un important marché de consommateurs. Mais, le croît démographique négatif, depuis quelques années, avec -0,19% en 2009 est de plus en plus inquiétant. Néanmoins, le taux d’accroissement général de la population est positif en raison d’un solde migratoire positif. L’Allemagne est, en effet, un important bassin récepteur de flux migratoires à la fois politiques et économiques issus d’horizons divers et principalement des PECO. Ces immigrés moins qualifiés sont, d’ailleurs, les plus touchés par le chômage qui concerne 6,4% des actifs en 2011. Ils constituent, en même temps, une grande équation pour l’Etat allemand qui a initié une politique d’intégration et d’aide au retour aux résultats décevants.

      En bref, la démographie allemande inquiète par la vieillesse très prononcée de la population présentant 20,30% de personnes âgées de 65 ans et plus contre 13,70% pour les moins de 15 ans pour un ISF de 1,41 en 2009 et un âge médian élevé de 43,8 ans. En conséquence, de sérieuses menaces pèsent sur le marché intérieur, sur le remplacement des générations, sur la disponibilité de main-d’œuvre, sur les cotisations aux caisses de retraite  et sur le dynamisme de la force de travail de plus en plus vieillissante ; même si une bonne formation des enfants des immigrés pourrait constituer une solution ponctuelle.

B°) Un déséquilibre régional préoccupant.

    La mise en valeur de l’espace allemand et l’évolution politico-économique sont accompagnées d’un déséquilibre régional.

     Tout d’abord, entre les 11 länder de l’ex-RFA et les 5 de l’ancienne RDA, les écarts de richesse et de niveau de développement en infrastructures (voies de communication, industrialisation, services modernes, etc.) sont profonds. Ainsi, si le taux de chômage est de 6,4% en 2011, il atteint 20% à l’Est.

      Ensuite, on distingue des régions en difficulté comme la région de Brême et de Hambourg au Nord (déclin industriel) qui contrastent nettement avec les Etats de l’Ouest et du Sud (et principalement  la vallée du Rhin), principaux centres de gravité de la population et de l’économie allemandes, concentrant alors l’essentiel des métropoles, des trafics fluviaux et des plus grands axes routiers. Les délocalisations actuelles d’entreprises en direction de l’Est, région à main-d’œuvre moins chère peut participer à corriger ces disparités.

C°) Une puissance à redéployer.

       Face à l’épuisement des ressources minières et énergétiques, à la cherté de la main-d’œuvre, au retard dans les secteurs industriels de pointe et à la rude concurrence des autres puissances et des pays émergents sur le marché mondial, mais aussi des PECO présentant une main-d’œuvre à faible coût, l’Allemagne a le devoir de redéployer son économie sur son espace territorial et sur l’espace mondial. C’est dans ce cadre qu’elle essaie de renforcer sa position en Chine, en Amérique latine, dans les pays pétroliers du golfe, dans les PECO et en Afrique, ses traditionnels clients de biens intermédiaires. En outre, le pays est privé d’une puissance militaire digne de son rang et d’un droit de Veto au Conseil de Sécurité de l’ONU ; défis géopolitiques majeurs que veut relever l’Allemagne.

         Enfin, l’économie allemande est trop dépendante du marché extérieur tant sur le plan des exportations que dans le domaine de ses approvisionnements énergétiques d’où une très grande sensibilité aux chocs exogènes. C’est ainsi que l’économie allemande est entrée en récession, dès fin 2008, avant celles des autres pays européens du fait de sa forte dépendance aux exportations en général et à la demande du marché intérieur américain, en particulier. Face à cette crise, le gouvernement d’ANGELA MERKEL a adopté un 2e plan de relance d’un volume de 50 milliards d’Euro, en septembre 2009, afin de conserver les emplois, de redémarrer l’activité des entreprises en difficultés et d’encourager la consommation des ménages. Ce qui a eu comme conséquence un niveau d’endettement de plus en plus inquiétant qui atteint 82,6 % du PIB en 2011.

 

CONCLUSION : Avec 5,7% de contribution au PIB mondial en 2009, un PNB de 3385,40 milliards de $, un IDH de 0,925 et APD de 0,27% de son PNB, la République fédérale d’Allemagne est une puissance économique de taille aussi bien en Europe que dans le monde.

Le dynamisme de son agriculture, la puissance de son industrie et de ses services, au premier rang le commerce extérieur, sont les expressions d’une place de 4e  puissance économique mondiale et du rôle de l’Allemagne de locomotive principale dans l’œuvre de construction de l’espace européen.

Toutefois, l’économie allemande, pour garder sa place dans le gotha du G8, doit relever les défis des inégalités régionales au sein de l’espace national, de la persistance du chômage, de sa dépendance au marché extérieur tant sur le plan énergétique que des exportations de marchandises, de la vieillesse de sa population et de l’absence d’une puissance militaire et diplomatique atténuant le rayonnement culturel et politique de ce géant européen.  

 
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