Chapitre II : LE SENEGAL
MILIEUX NATURELS ET POPULATION
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INTRODUCTION : Finistère occidental du continent africain, le Sénégal est un pays d’une superficie de 196.712 Km2. Baigné par l’Atlantique, le pays s’étend en latitude entre 12°30’N et 16°30’N et en longitude entre 11°30’ O et 17°32’O. C’est donc un territoire situé entièrement en zone tropicale abritant une population estimée à 12,8 millions d’habitants en 2011, aux caractéristiques d’un pays du Tiers-monde.
Ainsi, nous analyserons successivement les aspects des milieux naturels sénégalais et les caractéristiques de la population de ce pays ouest-africain.
I)- DES MILIEUX NATURELS TROPICAUX ASSEZ DIVERSIFIES
1) Un pays aux paysages topographiques globalement plats
Par son relief, le Sénégal est un territoire essentiellement plat.
Ce relief est surtout dominé par de bas plateaux sableux recouverts de sols ferrugineux tropicaux non lessivés sur les dunes ogoliennes (Cayor et Diolof), de sols ferrugineux tropicaux lessivés au centre du pays (Baol, Sine et Saloum) et de sols ferralitiques au Sud. Par endroits, affleurent les grès du Continental terminal (Plateaux de Thiès).
Ensuite, on distingue des vallées alluviales à sols hydro morphes drainées au Nord par le fleuve Sénégal, au Centre par les rias du Sine et du Saloum et au Sud par les fleuves Gambie et Casamance ainsi que leurs affluents.
Le littoral est globalement composé de côtes sableuses surmontées par des dunes nouakchottiennes sur la Grande côte et des falaises gréseuses ou basaltiques sur certaines parties de la Petite côte et de la Presqu’île du Cap-Vert.
Enfin, des plateaux d’altitude relativement élevée, à sols caillouteux et à vertisols, occupent le Sud-est du pays où se rencontre le point culminant du Sénégal à 581 m au niveau des Monts Bassari. Cette région est le principal bassin minier du Sénégal (or, manganèse, fer, etc.)
Ces ensembles orographiques évoluent dans des milieux bioclimatiques intertropicaux.
2)- Des milieux bioclimatiques tropicaux différenciés
La position géographique du Sénégal explique ses milieux naturels tropicaux caractérisés par la chaleur, une alternance entre une saison sèche plus ou moins longue et une saison des pluies, une variation aussi bien dans le temps que dans l’espace des quantités précipitées et des paysages différenciés du Nord au Sud du pays.
Ainsi, les régions septentrionales (vallée du fleuve Sénégal et Ferlo), sont le domaine d’un milieu tropical sahélien, semi-aride. Il est caractérisé par des précipitations faibles (généralement inférieures à 300 mm par an), une courte saison des pluies (moins de 3 mois), une végétation steppique d’épineux avec cependant des peuplements végétaux azonaux (forêts galeries sur les berges du fleuve).
Ensuite, on distingue un milieu tropical soudanien dans les régions centrales du pays. Les quantités d’eau précipitées et la saison des pluies deviennent plus importantes. Ces régions sont caractérisées par l’absence d’écoulement pérenne. On y rencontre plutôt des vallées mortes et les cours d’eau côtiers du Sine et du Saloum. Les paysages végétaux correspondent à des savanes arbustives et arborées de plus en plus dégradées. Des forêts de mangrove colonisent les vasières de la Petite côte.
Par ailleurs, le Sénégal méridional (Casamance et Sud-est) est le domaine d’un milieu tropical humide (ou subguinéen). La saison des pluies plus longue (4 à 5 mois) et les précipitations annuelles plus importantes (1000 à 1500 mm) expliquent l’exubérance de la végétation. Celle-ci comprend des forêts claires et des mangroves en Basse Casamance.
Enfin, la Grande côte sénégalaise constitue un milieu bioclimatique particulier (ou subcanarien) caractérisé par la fraicheur des températures, des précipitations plus tardives et parfois moins importantes que dans les régions intérieures de même latitude et surtout des paysages végétaux azonaux au niveau des NIAYES. Ce milieu comprend plusieurs lacs salés comme le lac Malika et le lac Rose.
Ainsi, les milieux naturels sénégalais sont tropicaux (sahélien, soudanien, subguinéen et subcanarien) aux paysages végétaux, édaphiques, topographiques et hydrographiques plus ou moins variés. Ces milieux naturels au sous-sol assez pauvre en ressources minières et énergétiques sont occupés par une population aux traits spécifiques.
II)- UNE POPULATION SENEGALAISE COMPOSITE, INEGALEMENT REPARTIE ET DYNAMIQUE
1)- Une population multiethnique et inégalement répartie.
La population sénégalaise est très composite. En effet, elle est composée de plusieurs ethnies porteuses chacune de culture originale. Il s’agit, entre autres, des Wolof, des Haal-Pulaar, des Sérère, des Diola, des Mandingue, des Bassari, des Maure et des Koniagui.
Cette population est inégalement répartie dans l’espace entre. C’est ainsi que la densité moyenne de près de 66 hab. au Km2 en 2011 cache des disparités régionales profondes. Ainsi, aux densités très faibles à faibles de l’intérieur (près de 12 hab. au Km2 dans les régions de Tambacounda et de Kédougou, 20 à 50 hab. au Km2 dans la vallée du fleuve, en Casamance et au Ferlo) s’opposent des densités assez élevées du Bassin arachidier et des régions occidentales (100 à 200 hab. au Km2) et des densités très élevées de la région de Dakar frôlant les 5000 hab. au Km2. Ces densités reflètent à juste titre le différentiel du niveau de développement en faveur des régions littorales et surtout de Dakar.
C’est une population encore rurale avec un taux d’urbanisation de 42% en 2009. Cette urbanisation rapide profite surtout à Dakar et est alimentée en grande partie par l’exode rural.
Enfin, la population active est de plus en plus occupée par les services (42,2% en 2009) mais l’agriculture emploie encore beaucoup de bras avec 37,2%.
2)- Une population dynamique
La population est aussi caractérisée par sa jeunesse et sa forte mobilité.
Tout d’abord, avec un TAN de 2,60% en 2009, une part des moins de 15 ans de 43,57% et celle des personnes âgées de 65 ans et plus de 2,40%, la population est extrêmement dynamique et jeune. Ainsi, l’indice de fécondité de 4,74 est-il élevé alors que l’espérance vie de 60 ans en 2011 est encore assez faible. La jeunesse de la population est alors un lourd fardeau pour ce PMA confronté à des problèmes socioéconomiques multiples d’autant plus qu’elle double presque tous les 27 ans.
Ensuite, les Sénégalais sont très mobiles.
Les migrations internes concernent particulièrement l’exode rural au profit de toutes les villes mais surtout de Dakar. On distingue également des flux interurbains.
Quant aux migrations internationales des Sénégalais, elles concernent tous les continents mais les principales destinations sont l’Afrique, l’Europe, l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. D’ailleurs, cette émigration a connu, au cours des dernières années, une tournure dramatique avec les voyages clandestins à bord d’embarcations de fortune en direction du continent européen.
En gros, le Sénégal a une population multiethnique, très jeune, plus concentrée à l’Ouest du pays et dans les zones rurales. C’est aussi une population tournée à la migration à la fois interne et externe et globalement occupée par les services et l’agriculture.
CONCLUSION : En somme, le Sénégal est un pays aux milieux tropicaux à paysages végétaux, topographiques, édaphiques et hydrographiques assez différenciés. Sa population multiethnique est très jeune, encore rurale, de plus en plus occupée par le tertiaire et tournée vers l’aventure. Cette jeunesse de la population et la mauvaise des distributions des ressources hydrauliques posent une grande équation aux autorités étatiques.