Programme d'Histoire et de Geographie en Classe de terminale
  Le Brasil : Une puissance du Tiers monde
 

LE BRESIL, UNE PUISSANCE DU TIERS-                                                                             MONDE

       INTRODUCTION : Avec  un PIB réel de 2517,9 milliards de dollars, le Brésil s’est érigé au rang de 6e puissance mondiale en 2011. Ce pays immense (plus de 8,5 millions de km2) à population importante (196,7 millions d’habitants en 2011), en Amérique latine, présente néanmoins beaucoup de caractéristiques communes aux autres pays du Sud.

Dès lors, faut-il analyser, en premier lieu, les aspects et les fondements de la puissance brésilienne et, en dernier lieu, les  limites de cette puissance.

II)- LE BRESIL, UN GEANT ECONOMIQUE

1)- Les expressions de la puissance économique brésilienne

 a) Une grande puissance agricole

 L’agriculture brésilienne occupe 18,10% de la population active et participe à hauteur de 6,7% au PIB. Néanmoins, le Brésil demeure une des premières puissances agricoles au monde. Il occupe ainsi des rangs primordiaux pour plusieurs produits : 1e pour la canne à sucre, le café, les oranges et les bovins, 3e pour le mais et les porcins, 4e pour le bois et 5e pour le cacao et le coton. Les produits agricoles assurent près de 40% des exportations du pays. Le secteur agricole bénéficie de crédits importants pour l’achat d’engrais, de semences sélectionnées et de matériels agricoles. Ce secteur très dynamique attire de nombreux groupes mondiaux de l’agroalimentaire et des biocarburants.

 b) Une des premières puissances industrielles mondiales

            Le Brésil est également un grand pays industriel, leader en Amérique latine. Avec 21,6% des actifs et une participation de 28% au PIB, le secteur repose avant tout sur l’abondance des ressources naturelles du pays : fer, bauxite, étain, manganèse, diamant, cuivre, nickel, or, plomb, potasse, phosphates, uranium, zinc, pétrole, gaz naturel, charbon et lignite en plus des matières premières agricoles et des ressources hydrauliques impressionnantes.

            Alors, le Brésil s’impose de plus en plus dans les secteurs du textile, de l’aéronautique, de la sidérurgie et de l’industrie chimique.

c) Une puissance commerciale montante

         Le pays fait partie des 20 premiers exportateurs mondiaux. Ainsi, en 2009, les exportations sont évaluées à 197,942 milliards de dollars et les importations à 173,106 milliards de $. La balance commerciale redevient alors excédentaire après le déficit de 2008 lié à la forte appréciation du réal par rapport au dollar. Ses principaux partenaires  commerciaux sont les pays du Mercosur, les Etats-Unis et la Chine.

          Le Brésil est ainsi un géant économique et une puissance diplomatique montante à travers le groupe des BRICS.  Ce poids est la résultante de plusieurs facteurs.                                                                                                                                                                                                                   

2) Une puissance économique brésilienne reposant sur des facteurs multiformes.

 a) Une nature très généreuse

         Le Brésil est avant tout un Etat continent de 8.547.400 Km2. Ce pays immense est très gâté par la nature. Ainsi, la variété des climats (équatorial, tropical humide, tropical semi-humide et tempéré), l’abondance et la puissance du réseau hydrographique, l’exubérance de la végétation, la diversité et la richesse des sols mais aussi la richesse du sous sol en ressources minières et énergétiques variées et quasi-complètes et l’ouverture du pays sur la façade atlantique sont autant d’atouts favorable au développement socioéconomique du pays.

b) Un population nombreuse, vecteur de croissance économique

      Avec une population de 196,7 millions d’habitants en 2011, le Brésil est la 5e puissance démographique mondiale. Son TAN de 0,96%, son âge médian de 28,6 ans, son espérance de vie de 72,65 ans et la part des personnes âgées de 65 ans et plus estimée à 6,60% en 2009 révèlent une population vieillissante.

      La part importante des adulte (67,20%) et celle relativement élevée des jeunes (26,20%) constituent un potentiel remarquable de main d’œuvre. De même, ces populations dont le niveau de formation et le niveau de vie ne cessent de s’améliorer sont un important marché de consommation, vecteur de croissance économique et de développement.

c) Un décollage économique favorisé par des politiques libérales d’un Etat interventionniste

        Depuis, les années 1950, l’Etat brésilien a résolument opté une politique libérale de développement ouverte aux capitaux étrangers mais comptant aussi sur les pouvoirs publics et les capitaux privés nationaux.

       Tout d’abord, l’intervention de l’Etat a permis de réaliser près de la moitié des investissements  et son contrôle sur près du tiers du secteur productif et bancaire. C’est dans ce cadre que les politiques de réformes fiscales et monétaires menées par Le Président Lula ont permis de structurer durablement le développement du pays. En même temps, la politique de développement social de ce Président a élargi continuellement la classe moyenne.  Ainsi, 39,5 millions de pauvres ont rejoint la classe moyenne entre 2003 et 2011. Cette dernière est aujourd’hui estimée à près de 100 millions de personnes.

       Ensuite, le capital privé national a participé à l’essor des PME et des PMI dans plusieurs secteurs comme le bâtiment et les travaux publics.

       Enfin, le capital étranger a beaucoup servi à l’industrialisation lourde du Brésil qui a été pendant longtemps le pays du Sud le plus endetté. Ainsi, plusieurs multinationales sont intervenues dans l’exploitation et la distribution des produits énergétiques, dans la construction automobile, dans l’agriculture, entre autres.

                 En gros, le Brésil est aujourd’hui une grande puissance agricole, industrielle, commerciale et même diplomatique en raison de conditions naturelles et démographiques favorables et des politiques libérales d’un Etat interventionniste. Toutefois, le pays souffre de nombreux problèmes de développement.

   II)- LES LIMITES DE LA PUISSANCE BRESILIENNE

         Malgré ses performances économiques spectaculaires, le Brésil connait encore un mal développement perceptible à travers le poids écrasant de la dette, des inégalités sociales et des disparités régionales de développement graves.

1)- Le poids des services de la dette et de l’absence du droit de veto

       La dette extérieure brute  brésilienne s’élevait à 269,862 milliards de dollars en 2009. En 2011, la dette brute globale est de 65% du PIB soient 1636,635 milliards de dollars. C’est ainsi que l’excédent commercial est essentiellement destiné au paiement des services de la dette.

     En outre, le rayonnement diplomatique du Brésil est limité par son absence dans le cercle des membres permanents au Conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi, le Brésil est-il moins influent que ses autres partenaires du groupe des BRICS en particulier la Russie et la Chine.

2)- De profondes inégalités sociales

     Le PNB/HAB. de 7662 $ en 2009 et le PIB réel par hab. de 12.916,9$ en 2011 exprime le niveau d’une société globalement assez riche d’un pays émergent. Toutefois, ces chiffres cachent des inégalités de richesse criardes entre les Brésiliens. Ainsi, si le Brésil compte plusieurs milliardaires en dollars, près de 70 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ces écarts de richesse parmi les plus élevés au monde sont aggravés par un taux d’analphabétisme élevé, par la malnutrition, par le chômage surtout dans les banlieues des grandes agglomérations urbaines. C’est pourquoi le taux de criminalité est très élevé dans un contexte d’insécurité inquiétante surtout dans les zones de non droit contrôlées par des cartels de la drogue. Cette pauvreté explique que plusieurs millions d’enfants abandonnés constituent le décor des rues et des plages des métropoles comme à Rio de Janeiro.  

3)- Des disparités régionales de développement très prononcées. (voir carte)

             L’espace brésilien est très inégalement mis en valeur. Ainsi, s’expliquent les profondes disparités dans la répartition spatiale de la population et des richesses.

           C’est ainsi que le SUDESTE est le centre de gravité de l’économie et de la population du Brésil.  Dans le triangle Rio de Janeiro, Sao Paulo et Belo Horizonte, cette région concentre près de 40% de la population du pays et réalise près de 60% des richesses. Le SUD est également une région dynamique, véritable périphérie intégrée à la dynamique des investissements étrangers et de la création de richesse en vigueur dans le SUDESTE.

           Par contre, le NORDESTE qui a longtemps été un des poumons économiques du pays, est aujourd’hui une des périphéries marginalisées du Brésil. En effet, la sècheresse et l’absence d’investissements ont de plus en plus répandu la pauvreté, accentué les migrations saisonnières des hommes laissant sur place des « veuves de maris vivants », mais aussi l’analphabétisme et la sous-alimentation, entre autres.

          Enfin, le CENTRE-OUEST et l’AMAZONIE sont des régions peu peuplées et faiblement mises en valeur. Mais, face à la saturation des régions littorales, l’Etat brésilien a entrepris, depuis quelques années, un vaste programme d’aménagement de ces territoires. L’Etat incite ainsi les populations à investir ces espaces peu exploités d’où une pénétration sans cesse continue des fronts pionniers à l’intérieur du bassin amazonien.

                  En somme, la pauvreté d’une partie importante de la population, les écarts criards de richesse au sein de la société et entre les régions, les handicaps liés aux services d’une dette élevée sont autant de points faibles qui limitent la puissance économique d’un Brésil encore dans le cercle des pays  du Tiers-monde.

CONCLUSION : Le Brésil est, somme toute, une grande puissance économique mondiale à la fois agricole, industrielle et commerciale en raison de ses ressources naturelles et humaines immenses et du rôle moteur d’un Etat capitaliste de développement. Cependant, la puissance de ce géant d’Amérique latine reste limitée par le niveau de vie général encore moyen, par une pauvreté très répandue, par des inégalités sociales criardes, des disparités régionales de développement  profondes et le poids d’un endettement encore élevé. Ce sont ces différentes difficultés qui permettent de qualifier le Brésil de « puissance du Tiers-monde ».

 

 
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